CHSCT-M : L’UNSA interpelle la secrétaire générale du MTES

Dernière mise à jour le : 3 avril 2020

Mégaphone

En pleine crise sanitaire, en préambule du 3e CHSCT-M exceptionnel, l’UNSA interpelle Emilie Piette, secrétaire générale du MTES, sur plusieurs points jugés importants.

« Madame la Secrétaire Générale,

Comme vous le savez l’UNSA a pour tradition de ne pas faire de déclaration préalable en CHSCT-M afin de permettre qu’un maximum de temps soit consacré à l’étude des sujets inscrits à l’ordre du jour.

Pour ce troisième CHSCT-M exceptionnel lié à l’épidémie virale en cours dans notre pays, nous allons déroger à cette règle.

Pour commencer, lors des deux précédentes séances, l’UNSA a comme à ses habitudes tenté d’apporter des éléments constructifs au débat, de proposer des solutions et de se garder de toute polémique inutile à un contexte de crise nationale. Nous souhaitons donc vous assurer de la constance de cet état d’esprit. Pour illustrer cela, nous vous alertons en amont sur l’utilisation par nombre d’agents du webmail. Ce mode d’utilisation dégradé de la messagerie ne permet pas de conserver sur les serveurs un nombre important de messages. Ainsi, chaque agent dispose d’un quota en principe fixé à 400Mo. Si cette capacité peut suffire pour conserver les messages allant de quelques jours à quelques semaines, nombre d’agent verront leur quota saturé avant la fin de la période de confinement qui va sans doute durer encore plusieurs semaines. Nous vous demandons donc de prendre les dispositions nécessaires afin d’anticiper cette difficulté.

Ensuite, les Plans de Continuité d’Activité (PCA) ont été activés depuis le 16 mars lorsque le pays est passé au stade 3 de l’épidémie. Or, la quasi totalité de ces PCA n’avaient pas été soumis aux instances représentatives que sont les comités techniques. Depuis les représentants UNSA ont été destinataires de ces PCA et force est de constater que l’analyse de ces documents laisse apparaître une grande hétérogénéité qualitative. Nous vous avions demandé lors du CHSCT-M du 6 mars 2020 d’avoir communication du PCA ministériel, nous l’attendons toujours. Par ailleurs, nous constatons que dans nombre de services, les PCA ne sont pas connus des agents, qui tout au plus, savent s’ils sont en télétravail, en ASA ou doivent être présents laissant penser que c’est au bon vouloir local du chef de service. Il est important de clarifier rapidement cette situation et de s’assurer que les personnes placées en ASA le sont bien de façon transparente. Rappelons au passage que nous dénonçons l’hypothèse consistant à dire que les jours d’ASA donneraient lieu à amputation de jours RTT.

D’autre part, nous disposons régulièrement par l’intermédiaire du DRH de chiffres ministériels comptabilisant le nombre d’agents atteints ou susceptibles de l’être par le COVID-19. Ces chiffres bruts et nationaux ne permettent aucune analyse. Nous demandons à disposer de ces éléments par services. Cela permettra sans doute de mettre en lumière des disparités avec les retours de terrain dont nous disposons.

A propos des retours de terrain justement, l’UNSA a recueilli de nombreux témoignages d’agents nous indiquant que des masques chirurgicaux et FFP2, certes périmés, dorment dans des cartons au sein de leur service. Nous parlons ici non pas de quelques masques par-ci par-là, mais de milliers voire de plusieurs dizaines de milliers de masques pour certains services. En extrapolant les éléments dont nous disposons nous pourrions penser que les services du MTES disposaient au début de la crise d’un stock approchant le million de masque ! Nous savons que certains services les ont rétrocédés aux autorité de santé cette semaine, mais semble-t-il pas tous. L’UNSA ne peut être que profondément choquée par cet état de fait, alors que les professionnels de santé auraient sans aucun doute été soulagés de disposer de ce renfort matériel il y a une ou deux semaines. L’UNSA demande donc que des éléments précis soient transmis au CHSCT-M sur l’état des stocks en masques du MTES au début de la crise sanitaire et sur les dispositions prises pour les rétrocéder aux autorités de santé.

Enfin, nous souhaitons terminer cette déclaration en vous alertant sur le sentiment ressenti par nombre de nos collègues en ces temps de mobilisation générale. Nous sommes tous des agents des services du MTES mais avant tout nous sommes tous des agents du service public, au service de nos concitoyens. Or, nos collègues ont le sentiment qu’en ce moment exceptionnel, nos compétences collectives et individuelles pourraient être mobilisées différemment et sans doute plus efficacement.

Certains agents ne peuvent pas télétravailler et sont placés en ASA mais seraient sans doute volontaires pour contribuer, à leur niveau, à une plus grande efficacité du service public en général. L’UNSA vous demande d’engager une réflexion rapide sur ce sujet qui est générateur pour nombre de nos collègues de risques psycho-sociaux importants. »